Jean-Pierre Jabouille (Paris, 1er octobre 1942) est un pilote automobile de français. De 1975 à 1981, il a participé à 54 Grands Prix de Formule 1 au cours desquels il a enregistré 2 victoires et 2 podiums pour 21 points au championnat. Il a aussi décroché 6 pole positions.
Biographie
Avec un diplôme d'ingénieur en chef, Jean-Pierre Jabouille effectue ses débuts en sport automobile en 1967, dans le championnat de France de Formule 3. Vice champion en 1968 derrière François Cevert, il est recruté par la firme Alpine, qui en fait son pilote de développement. Les années suivantes, Jabouille mène de front un programme en Endurance (avec Matra) et en monoplace, avec Alpine, alors engagé en tant que motoriste dans le championnat d'Europe de Formule 2.
En 1974, Jabouille obtient sa première chance en Formule 1. Mais au GP de France, il ne parvient pas à qualifier l'Iso de Frank Williams. Il n'a pas plus de réussite quelques semaines plus tard au GP d'Autriche sur une Surtees. C'est finalement l'année suivante, qu'il prend part à son premier GP, en France, sur une troisième voiture de l'équipe Tyrrell.
En 1976, Jabouille remporte le championnat d'Europe de Formule 2 tandis qu'il est chargé en parallèle de mener le développement du moteur turbo 1500 cm3 avec lequel Renault s'apprête à révolutionner la Formule 1. La Renault F1 turbo effectue ses débuts en championnat du monde à l'occasion du GP de Grande-Bretagne 1977, et s'attire rapidement le sobriquet de Yellow tea pot (la théière jaune) pour sa propension à terminer ses courses dans un nuage de fumée blanche. Dans un premier temps, c'est surtout en qualifications que la Renault affiche son potentiel, et Jabouille doit attendre la fin de la saison 1978 pour mettre fin à une impressionnante série d'abandons et marquer ses premiers points, grâce à une quatrième place acquise au GP des États-Unis.
En 1979, la Renault confirme son beau potentiel, mais à nouveau, doit essuyer en course des ennuis à répétition. Ce n'est qu'au GP de France à Dijon que Jabouille connaît enfin une course sans problème, ce qu'il met à profit pour remporter sa première victoire et offrir à la motorisation turbo son tout premier succès en F1. Mais cette victoire historique est en partie occultée par le duel que sont sont livrés son coéquipier René Arnoux et Gilles Villeneuve pour la deuxième place. La victoire de Jabouille à Dijon reste son seul résultat de la saison. Le même schéma se reproduit en 1980, où il décroche un nouveau succès (en Autriche) au milieu d'un océan d'abandons. Le plus douloureux d'entre eux à lieu en fin de saison au Canada, où une rupture de suspension l'envoie dans un mur, et le laisse avec les jambes brisées.
Avant même sa grave blessure, Jabouille savait qu'il serait remplacé chez Renault par le grand espoir Alain Prost, et avait signé chez Ligier. Malgré les doutes sur les capacités de Jabouille à revenir au plus haut niveau, Ligier conserve sa confiance dans le pilote français, qui effectue son retour à la compétition à l'occasion du GP d'Argentine 1981. Mais rapidement, il s'avère que le Grand blond n'a pas retrouvé toutes ses capacités physiques, et à mi-saison, il met un terme à sa carrière en Formule 1, qu'il achève avec l'un des palmarès les plus bizarres: seulement trois arrivées dans les points, mais deux victoires.
Après être resté un temps au sein de l'écurie Ligier en qualité de directeur technique, Jabouille reprend sa carrière de pilote dans le championnat de France de supertourisme. Lié à Peugeot, il est choisi par Jean Todt pour être l'homme de base du programme Peugeot 905 à partir de 1990. En juin 1993, après un podium au 24 heures du Mans, il est désigné pour remplacer Jean Todt (en partance chez Ferrari) à la tête de Peugeot Sport. Il est notamment chargé de préparer l'arrivée du constructeur sochalien en Formule 1. Mais deux ans plus tard, et après des débuts mitigés de Peugeot dans la discipline reine (rupture avec McLaren, partenariat peu convaincant avec Jordan), il est remplacé.